2017 est à classer dans les bonnes années en matière d’immobilier. Des taux d’intérêt toujours très attractifs et des dispositifs fiscaux incitatifs : c’était peut-être le moment d’acheter, malgré une hausse des prix consécutive à une demande plus forte.
Retour sur une année 2017 d’exception et analyse des perspectives du marché en 2018.
Près d’un million de ventes en 2017 !
Le nombre fait rêver et ne peut que satisfaire les professionnels de l’immobilier : en 2017, 986.000 ventes ont été recensées ! Une hausse de 15% par rapport à 2016, année au cours de laquelle 845.000 ventes étaient enregistrées, et un bond de 300.000 ventes en 3 ans (+42%), puisqu’en 2014 seulement 694.000 biens immobiliers étaient vendus. En 2017, le marché immobilier français a retrouvé son dynamisme d’il y a 10 ans.
Si les ventes ont globalement augmenté, force est de constater que tous les départements ne sont pas logés à la même enseigne. De fait, si la hausse des ventes en Loire-Atlantique, dans les Landes, en Seine-Maritime, dans les Vosges ou encore dans la Drome se situe entre 18,2 et 23,1%, des départements tels que le Maine-et-Loire, le Cantal ou le Bas-Rhin n’ont enregistré qu’une hausse moyenne atteignant 8,3 à 15,1%.
A la faveur des taux d’intérêt particulièrement bas (qui permettent de s’endetter davantage) et de la sortie progressive de crise de l’économie française, 2016 avait marqué le grand retour de ces acheteurs qui n’ont pas été propriétaires de leur résidence principale durant les deux années précédant leur acquisition. Alors que les primo-accédants ne représentaient que 35% des acheteurs en 2015, ils représentaient ainsi 60% des acheteurs en 2016 ! En 2017, ils étaient toujours présents, puisqu’en juillet 2017, 55% de acquéreurs étaient des primo-accédants.
Des taux d’intérêt toujours incitatifs
En 2017, la production de crédits immobiliers s’est particulièrement bien portée. En effet, les banques et autres organismes de crédit ont financé de nouveaux prêts (hors renégociation) à hauteur de 250 milliards d’euros, soit deux fois plus qu’en 2016 (123 milliards) !
En décembre 2017, les taux atteignaient en moyenne 1,52% sur 20 ans, contre 1,47% en janvier 2017, une hausse raisonnable qui n’a pas freiné les achats immobiliers et a même contribué à stimuler les ventes, les acheteurs pouvant craindre une remontée plus importante des taux.
Des prix immobiliers en hausse de 4,2%
Impossible d’évoquer le marché immobilier en 2017 sans parler de la hausse importante des prix observée dans toute la France.
Selon la FNAIM, les prix ont augmenté de 4,2% sur l’ensemble du territoire, alors que la hausse entre 2015 et 2016 n’était que de 1,5%. Avec une hausse de 4,9%, le prix des appartements a augmenté plus rapidement que celui des maisons (+3,7%).
Si c’est en Île-de-France que les prix ont augmenté de la manière la plus importante, avec une hausse moyenne de 5%, c’est Bordeaux qui a enregistré la plus forte hausse de prix (+7,7%), devant Paris (+6,5%).
La plupart des grandes villes françaises ont profité de cette embellie : la hausse des prix est ainsi de 5,3% à Lyon, 4,3% à Nantes, 3,9% à Toulouse, 3,8% à Lille, 3,3% à Rouen, 3% à Rennes, 2% à Strasbourg, 1,5% à Marseille et 1,2% à Ajaccio. Notons que les prix n’ont pas évolué à Orléans (+0,1%) et que Dijon est une des rares villes française à voir ses prix reculer (-1%).
La hausse des prix a engendré en parallèle une baisse du pouvoir d’achat immobilier de Français. En moyenne, les ménages ont perdu la capacité d’acheter 5 m².
Que nous réserve 2018 ?
Selon les experts du marché, le marché immobilier devrait rester dynamique en 2018 et l’évolution des prix immobiliers devrait rester à la hausse et pourrait se situer autour de 2%.
Les perspectives de croissance, d’inflation ou encore l’amélioration de l’emploi pourraient en effet contribuer à maintenir une pression à la hausse sur les prix.
Pour autant, plusieurs interrogations subsistent : la remontée des taux d’intérêt, associée à un prix immobilier élevé, pourrait freiner la demande ; les décisions gouvernementales ne favorisent absolument pas le marché immobilier (création de l’impôt sur la fortune immobilière, revenus fonciers exclus de la flat tax et supportant l’augmentation de la CSG, rabotage du PTZ ou encore recentrage du dispositif Pinel…).
Dans ces conditions contrastées, une hausse mesurée des prix est une hypothèse crédible, mais rien n’est acquis…
A noter qu’en janvier, selon meilleurs-agents, les prix des 50 plus grandes villes ont augmenté en moyenne de +0,3% alors que les zones rurales restent stables et ce depuis plus d’un an. C’est un début…