COVID-19 : quelle stratégie d’investissement face à la crise ?
Depuis plusieurs semaines, tous les secteurs économiques et financiers sont impactés par la crise sanitaire que nous traversons.
Immobilier, marchés financiers, … : quelle stratégie d’investissement adopter face à la crise du COVID-19 ?
Pour vous aider à y voir plus clair, nous avons organisé une conférence web, le mercredi 29 avril, avec 3 experts de sociétés de gestion prestigieuses :
- Frédéric ROLLIN, Conseiller en Stratégie d’Investissement chez Pictet AM France
- Clément DUVAL, Directeur Commercial France chez Keren Finance
- Antoine DEPIGNY, Directeur du Développement chez Primonial REIM
Retrouvez la synthèse de notre première table ronde et le replay de la conférence ci-dessous.
Après un comportement très attentiste pendant la première phase du confinement avec une chute notable des valeurs de marché, on note ces dernières semaines un retour de l’optimisme et des investisseurs favorisés par les mesures de relance rapidement prises par les Etats. Dès lors, face à un contexte d’incertitude, quelle stratégie d’investissement adopter ?
L’immobilier face au Covid-19
L’immobilier et en particulier les SCPI ne devraient pas connaître de mouvement de décollecte et restent durant cette crise des valeurs refuges. Les conséquences devraient donc être différentes de celles de 2008-2010 et divergeront selon la typologie des investissements. Seuls les actifs les plus cycliques (hôtellerie, commerces, restaurants) devraient être réellement impactées de façon durable. M. Depigny pour Primonial Reim estime ainsi qu’ils retrouveront leur rendement d’avant-crise d’ici 18 mois. Concernant l’immobilier de bureau et malgré la démocratisation du télétravail, les investissements les plus qualitatifs ne devraient pas perdre beaucoup de valeur. Les bureaux ne disparaitront pas mais deviendront au contraire un lieu de rencontre et un élément différenciant pour les entreprises. Enfin, les secteurs de l’immobilier résidentiel et de l’immobilier spécialisé dans la santé devraient rester déconnectés des cycles économiques voire pour la santé connaître une revalorisation. Le contexte de l’immobilier est donc plutôt sain même si une polarisation pourrait avoir lieu d’ici quelques mois entre les actifs selon leur type, leur qualité et leur risque. Pour en savoir plus sur le futur de l’immobilier et des SCPI, vous pouvez consulter le replay de notre seconde table ronde ici.
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Les obligations face au Covid-19
Sur le marché obligataire, les taux de dettes souveraines ont connu une hausse importante tandis que les obligations d’entreprises ont beaucoup perdu en valeur, notamment pendant la première phase du confinement pour les entreprises les moins bien notées. Cela a pu créer des incohérences notamment entre le niveau de rendement de certaines entreprises au regard de leur structure financière et des opportunités à saisir sans toutefois négliger les risques de tels investissements. Il peut dès lors être intéressant de passer par des fonds communs de placement plus accessibles et surtout plus diversifiés donc moins risqués.
Concernant les fonds en euros, il ne faut pas s’attendre à une hausse des rendements mais bien à une baisse compte tenu du fait qu’ils sont majoritairement composés d’obligations d’états d’une part mais aussi d’autres actifs qui seront touchés par la crise et connaîtront donc une évolution à la baisse.
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Les actions face au Covid-19
Sur le marché des actions, ces dernières continuent à proposer des rendements bien supérieurs aux rendements des obligations et cette tendance ne devrait pas se retourner sur le long terme. Pour investir, il faut privilégier les secteurs avec de la visibilité et une croissance visible : la santé, le digital ou encore les énergies renouvelables. Il peut être intéressant de souscrire à des fonds en actions, qui offrent des rendements intéressants, mais en rentrant de manière progressive et en gardant une stratégie de long terme : il faut se demander si le secteur et le pays dans lesquels on investit sont assurés de connaître une croissance future.
Il pourra être intéressant de se tourner vers les fonds thématiques qui donnent du sens à l’investissement (fonds ESG notamment) qui sont favorisés par les marchés actions depuis quelques années. On peut notamment se tourner vers les investissements dans l’environnement ou l’efficacité énergétique et allier profits et quête de sens.
La situation des banques en période de crise du Covid-19
De son côté, le secteur bancaire, dont les valorisations ont déjà beaucoup souffert de cette crise peut également faire apparaitre des opportunités intéressantes mais qui sont toutefois à relativiser. En effet, il persiste un manque de visibilité dans cette branche à la fois sur le court terme (défaut de paiement des clients) que sur le moyen terme (concurrence avec les FinTech). Ces investissements restent toutefois nettement préférables à d’autres secteurs comme l’automobile qui risque de connaître un mouvement de baisse sur du plus long terme.
En conclusion, il faut retenir que les principes d’investissement restent les mêmes en période de crise : ne pas avoir de logique de court terme au risque de s’exposer à des surprises, garder une certaine visibilité et penser à toujours diversifier ses investissements. En une phrase, pour reprendre les mots d’Antoine DEPIGNY, « il faut regarder au-delà des bonnes affaires la qualité des actifs et la qualité du gestionnaire au-delà du taux et du rendement immédiat. ». Il faut néanmoins être prêt à saisir des opportunités puisque certains acteurs vont sûrement vouloir réallouer leurs actifs sur d’autres classes et ainsi mettre en vente des valeurs de placement intéressantes.
Retrouvez dans le replay de cette conférence web les réponses à vos questions :